Les coques péri-prothétiques des prothèses mammaires : quels sont les risques ?

Dr Dutot

Chirurgien esthétique à Paris

Introduction

La formation de coques péri-prothétiques reste rare mais représente la complication la plus
fréquente des implants mammaires, qu’ils soient posés à visée esthétique ou reconstructrice. Il
s’agit d’une réaction fibro-inflammatoire de l’organisme autour de l’implant, conduisant à la
formation d’une capsule fibreuse plus ou moins rétractile. Dans certains cas, cette capsule
entraîne une induration, une douleur et une déformation du sein.

Mécanisme physiopathologique

La formation d’une capsule fibreuse est un phénomène normal après toute implantation de
matériel étranger. L’organisme réagit par une réponse inflammatoire de cicatrisation
aboutissant à l’encapsulation de l’implant.

Cependant, dans certains cas, cette réaction s’intensifie, menant à une fibrose excessive et une
contracture capsulaire.

Étapes du processus :

  1. Phase aiguë (0–2 semaines) : infiltration de macrophages et lymphocytes autour de l’implant.
  2. Phase subaiguë (2–6 semaines) : formation d’une matrice extracellulaire, prolifération de fibroblastes.
  3. Phase chronique (>6 semaines) : organisation du tissu fibreux et dépôt de collagène.
  4. Phase de contracture : activation des myofibroblastes entraînant une rétraction de la capsule et une compression de la prothèse.

Épidémiologie

La prévalence des coque varie selon les études, les techniques et les types de prothèses :

  • Incidence moyenne : 3 à 5% après chirurgie esthétique.
  • Moins fréquente après pose rétro-pectorale que rétro-glandulaire.
  • Plus fréquente en cas de radiothérapie, lorsque la prothèse est utilisée en reconstruction mammaire après mastectomie.
  • Survient le plus souvent dans les 2 à 3 premières années après la pose, mais peut survenir à tout moment

Symptômes et diagnostic

Les patientes rapportent souvent :

  • Une tension ou dureté du sein, parfois progressive.
  • Une déformation visible ou palpable.
  • Une douleur ou une gêne esthétique.

Traitement

Le traitement dépend du stade et du retentissement clinique.

Traitement conservateur

  • Surveillance clinique simple.
  • Massage (efficacité limitée).
  • Changement de position de l’implant lors d’une réintervention ultérieure si implant initialement pré pectoral

Traitement chirurgical

  • Capsulotomie : incision de la capsule pour relâcher la contracture.
  • Capsulectomie : ablation complète ou partielle de la capsule.
  • Changement d’implant : souvent recommandé, avec choix d’une autre position (souvent rétro-pectorale).

Pronostic et évolution

Après capsulectomie et remplacement prothétique, le taux de récidive varie de 10 à 30 % selon
les études.

La satisfaction esthétique reste globalement élevée, mais le risque de nouvelle fibrose impose un
suivi clinique régulier.

Conclusion

La coque péri-prothétique est une complication fréquente mais maîtrisable des implants
mammaires.

Une meilleure compréhension des mécanismes inflammatoires et du rôle du biofilm bactérien
a permis d’améliorer la prévention.

La prise en charge individualisée, associant choix chirurgical, technique rigoureuse et suivi,
demeure la clé pour réduire l’incidence et améliorer le confort des patientes.

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